Avant Internet et le portable
Il y avait une vie
Qui était tout à fait supportable
Qui pouvait même faire envie
Rappelle-toi du silence
De l'absence d'information
Des échanges face à face
Des voisins sur leurs balcons
Rappelle toi que tout cela
Ne nous était pas nécessaire,
Qu'il y eut des moments extra
Dans cet âge de poussière
Ne me dis pas de me taire
Je resterai réactionnaire.
Ne me dis pas que je suis fatigant
A lutter ainsi contre le vent.
Puis il y eut le premier appel
Sur ton portable minuscule.
Ce fut ta chute originelle
Dans la numérique bulle.
" Le portable, c'est pratique "
M’expliquais-tu sans répit.
Mon refus est philosophique
Répondais-je avec dépit.
Le portable n'a pas rendu
Les communications plus faciles
Te disais-je d'un ton péremptoire.
Il les a rendues inutiles
Mais par contre obligatoires.
Ne me dis pas de me taire
Je resterai réactionnaire.
Ne me dis pas que je suis fatigant
A lutter ainsi contre l'air du temps.
Puis, ce fut la première connexion
Et ta découverte bouche bée
D'un monde sans limitation
Abonnement Internet illimité !
" Internet est un instrument
De connaissance exceptionnel "
Me disais-tu en goûtant
Au fruit défendu Apple.
Bref, t'as quitté Eden
Pour cette ville mirage Babel
Et tu es devenue si vaine
Et tu n'es plus vraiment très belle
Ne me dis pas de me taire,
Je resterai réactionnaire.
Ne me dis pas que je suis fatigant,
Je suis seul maintenant.
Plus personne pour me dire de me taire :
Je suis resté réactionnaire
Plus personne pour me dire :
" T'es fatigant avec tes moulins à vent "
Tant pis pour le bonheur
Je resterai réactionnaire
Tant mieux pour le Prozac
Je resterai réac'