Le port était désert, bercé d’un soleil pâle.
Mon esprit naviguait au fil du vent marin
Lorsque je la vis, Elle, cigarette à la main,
Conquérante et gracieuse, robe longue
Provençale.
Débouchant sur la grève, le pas
Déterminé,
La Mer la regardait de ses yeux familiers,
Tandis que les oiseaux chantaient au ras des flots
Des sons qui résonnaient au rythme des rouleaux.
C’est alors qu’il me sembla, malgré la brume,
La voir quitter sa robe, offrant sa toison
Brune
A l’Océan ému
Redoublant son écume
Dans le chant mélodieux d’un concerto nocturne.
Etait-ce un escalier qui s’ouvrit sur la grève
Où l’effet d’une folie, le murmure d’un
Rêve
Lorsqu’elle s’avança, Nudité majestueuse,
Vers la Mer enivrée, bouillonnante et fiévreuse ?
Oh, Toi qui disparus, beauté aux lèvres closes,
Ne sauras-tu jamais qu’il y eût une
Ombre
Incrédule et joyeuse, tapie dans la pénombre,
Jalouse de Neptune en cette
Apothéose !